mardi 22 janvier 2008

Il meurt lentement ...

Il meurt lentement celui qui devient esclave de l’habitude, répétant chaque jour le même parcours, celui qui ne change pas le rythme de ses pas, celui qui ne risque rien et ne change pas la couleur de ses vêtements, celui qui ne parle pas avec l’inconnu.

Il meurt lentement celui qui évite une passion, celui qui préfère le noir au blanc, les points sur les « i » aux émotions touffues, celles-là mêmes qui font briller les yeux, celles qui transforment un bâillement en sourire, celles qui font battre le cœur face aux erreurs et aux sentiments.

Lentement meurt celui qui ne renverse pas les tables, celui qui est malheureux à son travail, celui qui ne risque pas ses certitudes contre des incertitudes pour suivre un rêve, celui qui ne se permet pas au moins une fois dans sa vie de fuir devant les conseils avisés.

Lentement meurt celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n’écoute pas de musique, celui qui ne trouve pas la grâce en lui-même.

Lentement meurt celui qui détruit le vrai amour, celui qui ne se laisse pas aider ; celui qui passe des jours à se lamenter de sa propre malchance ou de la pluie incessante.

Lentement meurt celui qui abandonne un projet avant de l’avoir commencé, celui qui ne pose pas de questions sur les sujets qu’il ne connaît pas, celui qui ne répond pas quand on lui demande quelque chose qu’il connaît.

Nous évitons la mort, à petites doses, en nous souvenant sans cesse qu’être vivant est un effort qui va bien au delà du simple fait de respirer.

Pablo Neruda

mercredi 16 janvier 2008

Questions d'itinéraire(s) - 1ère partie

Si, dans les grandes lignes, l'itinéraire semble d'une simplicité et d'une ingénuosité peu commune (de Grenoble, remonter au mieux plein nord jusqu'au Cap du même nom), dans les détails il faut bien admettre que la ligne droite n'est pas le meilleur chemin pour arriver à bon port...
Les autoroutes et mégalopoles sont à proscrire, les jolis coins sont à rechercher et les points de passages pour saluer amis ou famille sont inévitables : il faut bien admettre qu'un simple coup de ViaMichelin ne résoudra pas l'équation et qu'un épluchage de cartes s'impose pour ne pas (trop) galerer

Ouverture donc de cette rubrique par un morceau a priori indigeste: L'Allemagne!
Je n'ai aucun attachement particulier à l'ordre alphabétique et le choix peu paraitre surprenant mais commencer par ce pays permet de soulager un esprit tourmenté par la reflexion que je l'on se fait inévitablement lorsque l'on survole mentalement les pays à traverser jusqu'à la pointe Nord de l'Europe:
"Ah ouais mais merde, par contre il faut se taper l'Allemagne..."
Bref l'Allemagne comme le pain noir en attendant des jours scandinaves (et du coup forcement meilleurs). L'Allemagne et sa cohorte d'images éculées qui l'accompagnent: son austérité et sa discipline incompréhensible pour tout français (bon, les Wallons, je sais pas), son Mark fort (si si son Mark fort), ses touristes en claqués et chaussettes, la chemise au bord de la rupture car trop tendue par une panse repue de bière, mais aussi les Trabans de "Good Bye Lénine", Jan Ullrich et son style aussi impeccable que sa tactique déplorable, les films de Rainer Werner Fassbinder (ou pas, mais ça fait remonter indibutablement le niveau culturel de ce post)

Bref, pas mal de stéréréotypes (auquel il faut ajouter un expatriement professionel temporaire en terre alsacienne voisine qui me laissa un souvenir contrasté (contrasté par l'excelllllllllllllente affiche du Lansbmag ! ) qu'il conviendra de balayer (ou pas!)

Revenons à nos moutons et voyons comment d'errements en crochets pour éviter les conurbations style Ruhr ou Hambourg, j'arrive à près de 1100 kms pour traverser l'Allemagne ...

(à suivre)

mardi 15 janvier 2008

2008, c’est :

  • 8 mois de préparation
  • 7 pays à traverser
  • 6 mois sans bosser
  • 5 roues
  • 4 mille kilomètres à parcourir
  • 3 kilos de duvet
  • 2 amoureux
  • 1 destination = Le Cap Nord

Aujourd’hui est une date marquante, 15 janvier rime avec 15 mars et 15 avril, c’est à dire, plus que 2 mois de boulot et plus que 3 mois avant le départ.

Tant qu’on était en 2007, on parlait de notre voyage avec un peu de distance, c’était le voyage de l’année prochaine mais maintenant avec 2008, on parle du voyage des prochains mois et c’est plus la même.

Le bonheur, l’excitation voir l’impatience accompagnent cette proximité et comme toute médaille à un revers, les petites angoisses, les tracasseries administratives, les doutes aussi sont présents.

Alors on se rassure, on fait le point, on dresse le bilan d’avancement comme dans une petite entreprise, notre entreprise. Nous sommes employés et employeurs en même temps, nous avons nos 3 machines, 2 vélos et un yak, notre local nomade, notre tente et un temps donné pour un objectif, 4 mois de voyage, de plaisir, de découvertes et en bonus, le Cap Nord.

Justement, dressons-le, ce bilan.
- Matt et Moi : pour le moment, nous profitons de la neige et notre entraînement consiste à faire du ski, le plus possible, de la rando et depuis hier, du fond.

L’hiver n’est pas la meilleure saison pour le vélo, je ne roule pas beaucoup mais mon corps se réhabituera (ou pas) lors de nos premières semaines qu’on se forcera à faire cool, 50 kms/jour pour éviter de casser la machine et réussir à sortir du département J


Deux cuissards, un maillot long, un maillot court, une veste tout ce qu’il faut pour le froid ...















Et le chaud (ou le show):




Les vélos : ben moi je n’en ai qu’un donc le choix est vite fait, je pars donc avec un vélo de route, léger, triple plateau, 2 roues, des freins bref tout ce qu’il faut ! Matt part avec son VTT équipé en slick avec un triple plateau pour mieux tirer le Yak.

Yak : n.m. désignant notre compagnon de route, une carriole à une roue avec une nacelle supportant un sac étanche de 90l qui contiendra (on l’espère) tout notre matos.

Notre maison : une tente assez légère (2.4 kgs), 2 duvets et 2 matelas, un réchaud. Il nous manque juste la popotte pour compléter notre « trousseau » de voyage.
A ce matos de bivouac, rajoutons le strict minimum : une trousse à outils pour les vélos, une trousse de secours pour nous, l’appareil photo, un carnet de note et si possible un peu de lecture et de musique.Et si par miracle, il reste une minuscule place, un pot de chocolade…
Tout ça n’est que spéculation car nous n’avons pas encore essayé tout ce matériel et cette organisation en situation réelle.Voilà ce qu’il nous manque, un WE à vélo, un test grandeur nature.

A ce matos de bivouac, rajoutons le strict minimum : une trousse à outils pour les vélos, une trousse de secours pour nous, l’appareil photo, un carnet de note et si possible un peu de lecture et de musique.
Et si par miracle, il reste une minuscule place, un pot de chocolade…

Tout ça n’est que spéculation car nous n’avons pas encore essayé tout ce matériel et cette organisation en situation réelle.
Voilà ce qu’il nous manque, un WE à vélo, un test grandeur nature.
Des points d’ombre demeurent :
- partir light ou pas, où se situe la limite surpoids et minimum de confort pour vivre ces 5 mois ?
- est-ce qu’un yak pour deux suffira ou faudra-t-il rajouter des sacs sur mon vélo et si oui comment faire ?
- quelles pédales de vélo prendre ? Est-ce qu’on garde des pédales auto ou pas ? Est-ce qu’on opte pour les pédales VTT qui ont l’avantage d’allier efficacité de pédalage et confort de chaussures (surtout pour la marche) ? Ou alors l’option cyclotouriste avec des pédales plates et une paire de baskets ce qui nous économise le poids d’une 2è paire ?
- garde-boue sur nos vélos ? du poids en plus pour un confort accru.


Donc, il reste pas mal de questions sur le matos mais quid de l’organisation, du trajet ?

Notre départ est prévu pour mi-avril, le 13 peut-être, avec comme première escale, Poisy, chez les parents de Matt.
Après, nous remontons vers le Nord en traversant le Jura et les Vosges avec comme prochaine étape amicale Epinal.
Après, arrêt en Belgique chez mes parents et puis ça se complique, où passer en Allemagne ? Nous souhaitons éviter la zone industrielle de la Ruhr et de Cologne par un détour soit NE soit SO, on sait pas encore.
En tablant sur 50kms/j et en comptant les journées de repos, nous serons fin mai au nord du Danemark où nous prendrons le bac pour traverser et arriver en Norvège à Christiansand le 1er juin.
Ensuite, il ne reste plus qu’à remonter toute la Norvège jusqu’au Cap Nord. Nous avons presque 3 mois pour nous perdre en Norvège, descendre dans les nombreux fjords, visiter les Lofoten, prendre la drache et rester des journées entières sous la tente, …

Les billets de ferry seront réservés à l’avance donc la traversée Danemark/Norvège constitue le premier point fixe du périple qu’on va essayer de jalonner avec par ex. des WE retrouvailles et des colis envoyés en poste restante (si on trouve les infos).

Nous ferrons aussi un bout de chemin avec Nat qui a prévu de venir rouler en Norvège avec sa sœur cet été.

Les questions qui restent en suspens et les points de l’organisation à éclaircir ?
- l’itinéraire pour traverser l’Allemagne ? voir ici
- la possibilité d’envoyer du ravitaillement et du matos en poste restante ?
- comment sommes-nous couverts par nos assurances ?
- contacter l’ambassade de Norvège pour le réseau de pistes cyclables et les offres de transports en commun (train, car, bâteau)

Plus toutes les démarches administratives liées à notre absence de 5 mois et au fait qu’on va pas travailler. On ne part pas en longues vacances comme ça !!