vendredi 7 septembre 2007

jeudi 6 septembre 2007

LA TLV : Traversée Ludique du Vercors et Diois, le 12/08/07.


LA TLV : Traversée Ludique du Vercors et Diois, le 12/08/07.

Ou notre escapade cyclotouriste de Lus la croix haute à Grenoble.



Pourquoi un tel projet ? Je ne sais plus vraiment d’où est née cette idée. Cette traversée est sans nul doute un test, une préparation pour la Grande traversée de cet été : rallier Grenoble à Annecy via la Chartreuse et les Bauges.

Ces deux traversées sont issues de mon envie de découverte, d’exploration de ces régions que je connais peu voir pas. En effet, des Bauges, je n’ai qu’une vue globale de l’autoroute, certainement pas la plus belle.

Je trouve que le vélo est idéal pour de tels projets. Moyen de contemplation par excellence, il permet des déplacements plus rapides et plus rentables que la marche mais conserve le caractère répétitif de l’effort qui laisse beaucoup de place à la pensée. Une pratique dont le plaisir est partagé par Matthieu et moi.


Le qualificatif « grande » pour cette traversée peut en faire sourire certains mais à mon échelle, je pense qu’il est humblement utilisé. Je m’explique :

Dans mon récent passé de cyclo (récent car j’ai fait l’acquisition d’un vélo digne de ce nom début juillet), ma plus longue sortie faisait 60 kms et mon compteur affichait 150 kms au total. Total que je vais donc doubler en une seule journée.

Depuis un mois, je roule régulièrement, j’ai baptisé le vélo au Glandon[1] avec Pascale et Edith. [2]. J’ai fait quelques exos techniques avec Matthieu mais bon que des balbutiements par rapport à une journée sur un vélo pour faire 150kms, 3 cols et plus de 2000m de D+.

Je ne me suis pas non plus lancée tête baissée ; je me connais un peu, je suis habituée aux efforts plutôt longs, sportive endurante du type vieux diesel, lentement mais sûrement !

Cette grosse journée ne sera pas la première, j’ai déjà fait plus long en alpinisme ou en ski et dans des conditions plus pénibles comme en spéléo mais bon, ça n’empêche que j’ai un peu mal au bide. Physiquement, je me fais pas trop de soucis par contre pour l’aspect plus spécifique, là y a des doutes. Est-ce que je vais gérer l’enchaînement des 3 cols avec les descentes et les plats entre, le mal de dos et de fesses dus à la position, l’hydratation (mon point faible), les automobilistes qui frôlent et qui klaxonnent, bref, tout ce qui fait le charme (ou pas) du vélo ?

Dimanche 12 août, 8h25, c’est avec plaisir et enthousiasme qu’on s’installe dans le seul et unique wagon TER qui nous emmènera de Grenoble à Lus en 1h45. Pourquoi tant de temps ? Réponse au fil des gares, le train s’immobilise à chaque arrêt et personne ne monte ni descend mais tout le personnel SNCF se salue amicalement. Comme quoi il reste de l’humanité dans les transports en commun (de quoi étonner un habitué du RER)! On fera donc tout le trajet à 6, un chien, deux vélos, un chauffeur et un contrôleur (qui ne contrôle pas et qui se trompe de fréquence radio pour les annonces, ça ne s’invente pas).

Quoiqu’il en soit, le trajet est bien agréable, bonne préparation psychologique, on en profite pour étudier le road book et passer en revue le matos emporté, bidons, bouffe, carte, chambres, pompe ?

« T’as pris la pompe ? »

« Euh, non, m… , pourtant je l’ai préparée hier soir »

Ben, espérons qu’on ait de la chance ou qu’il y ait du monde sur la route pour nous dépanner au besoin. Au final, on aura de la chance, aucune crevaison à déplorer.

Il est plus de 10h quand on donne les premiers coups de pédale dans l’ascension du col de Grimone, première (petite) difficulté du jour, idéale comme mise en jambe et en cœur. Quelques minutes et réglages de compteur plus tard, nous voici au col en train d’enfiler les vestes pour la descente, c’est qu’il ne fait pas très chaud, de gris nuages nous cachent l’astre chauffant. Donc, contrairement à l’adage de Vincent, il ne fait pas toujours beau dans le Diois ! Ou alors, nous sommes vraiment malchanceux.

Descente sur Châtillon par les gorges du Gâts, petit coucou à « Pipeline » dans laquelle ne s’est aventuré aucun grimpeur ce matin. Nous avions été plus téméraires le 17 mai alors que la météo était bien plus douteuse.

Dans ces longs faux plats descendants j’applique méticuleusement les conseils de Matthieu quant à l’aspiration, du coup, il se retrouve seul à pédaler pour deux et en plus, ça marche bien, trop confort pour moi. Soit par gentillesse, soit par fierté ou certainement par facilité, il ne m’obligera pas à prendre de relais, cool[3]


[1]MBO : Un premier baptême qui pour beaucoup de cyclotouristes serait le point d’orgue d’un séjour « a l’assaut des grands cols ». Pour te flatter encore l'ego, rappelons que Julien Chorier himself, s’était même avoué planté dans les dernières pentes du Glandon sur le 39x25 lors de l’Arvan Villard 2007. Quand on sait qu’il a déjà parcouru la Marmotte en moins de 6h30, ça laisse songeur...

[2]MBO : Trio féminin de choc et de choix ! Entre Edith qui a remporté le grand trophée des cyclosportives et Pascale en pleine préparation du BRA (qu’elle bouclera quelques jours plus tard avec succés)

[3]MBO : Disons par pédagogie (La route se prêtait bien à l’apprentissage du suçage de roue : la vitesse était suffisamment élevée pour ressentir l’aspi sans non plus rouler à 50km/h et stresser de ne rien voir devant soi à trop vive allure) et puis il est vrai que l’effort pour rouler à 35/40 km/h en faux plat descendant ne m’était pas insurmontable !



La traversée de Die sera une véritable épreuve pour moi, en cause : l’embouteillage de touristes dans ses magnifiques rues piétonnes qui force ma concentration. En effet, je ne suis pas très prompte au « décalage », j’ai déjà quelques chutes à mon actif pour cette même raison mais là vraiment je n’ai pas envie de goûter le bitume aujourd’hui.

Ouf, nous voilà hors de la ville, sur la route de Chamaloc qui nous conduira en 20 bornes au tunnel du Rousset. Le rythme change, la route passe du faux plat descendant au faux plat montant voir très montant ; mes jambes ont un peu de mal à encaisser, elles étaient bien tranquilles derrière Matthieu, à pédaler une fois sur quatre, pendant ces 30 kms.

Petite pose ravitaillement au cœur de Chamaloc, l’invitation de l’eau fraîche et limpide de sa fontaine ne se refusant pas. La place du village sera le théâtre d’une gentille engueulade, la discorde concerne mon hydratation :

- Matthieu : « t’as bu ? On recharge les gourdes »

- Moi, lui tendant mon bidon de 75 cl à 2/3 plein : « oui, j’ai réussi à boire ! »

- Matthieu : « Non, mais tu ris, t’as rien bu, on est parti depuis deux heures »

Et c’est vrai ; j’étais déjà super contente d’avoir pu téter un peu et honnêtement je pensais que la quantité ingurgitée était plus importante que ça !

Je sais qu’il a raison, je fais profile bas et on complète mon bidon. On profite de la fontaine pour se rafraichir la tête et se laver les mains, c’est que le temps est passé au beau et qu’il commence à faire chaud.

Petite pose bucolique sur un banc à l’ombre d’une haie de cyprès à grignoter quelques biscuits alors que l’odeur alléchante d’un barbecue nous titille les narines, mais qu’est-ce qu’on fait là ?

Ben ça se voit patate ! On fait du vélo, tranquillement ; il fait beau, le paysage est joli, une belle journée à partager et à passer dehors, que du bonheur quoi !

Là, j’avais pas encore les jambes cassées ni trop mal aux fesses ; à Lans, le discours variera quelque peu…

Donc, revigorés par cette petite pose, on attaque la montée au tunnel du Rousset, 14kms pour 700m de dénivelé, un rapide calcul permet de voir que ce ne sera pas trop raide, 5%.

Et en effet, ça ne l’est pas. Cependant, les premiers kilomètres sont quand même un peu difficiles, il faut réhabituer les cuisses à pousser sur les pédales. Très rapidement, j’adopte mon allure de croisière, je mouline et ma vitesse moyenne oscille entre 12 et 13 km/h, le rythme qui me permet de monter sans être à bout de souffle et d’admirer le paysage, le maître mot de la journée étant plaisir !!

Matthieu m’accompagne un moment mais n’hésite pas longtemps à sauter dans la roue d’un beau[4] jeune homme torse nu qui nous dépasse à vive allure.[5] Enfin, je dis ça mais je ne l’ai pas vu bien longtemps, en tout cas il était bien affut’. Je finis donc la montée seule, les lacets s’enchaînent bien, il y a un bon replat pour se refaire à chaque sortie de virage, le paysage est super beau et les automobilistes sont courtois. Je me sens vraiment bien sur cette partie du parcours, la première fois de ma carrière que je fais un col avec tant d’ « aisance ». Et chose extraordinaire, j’ai bu tout mon bidon sur la montée. Pourquoi ? Ben parce qu’il faisait chaud et que j’avais soif, tout simplement !

J’avale les kilomètres facilement et je retrouve Matthieu qui m’attend au dernier lacet, appareil photo à la main.

Vite traverser ce tunnel car derrière, il y a la station du Rousset et ses restos où nous avons prévu de nous sustenter, il est 13h30 et le repas est bien mérité.


[4]Beau, beau… Faudrait pt’et voir à pas exagérer ! ;-b

[5]On ne se refait pas ! Sauter dans la roue d’abord réfléchir ensuite ! Ce jeu est un peu mesquin quand on est sur d'être le plus fort, il devient bien plus risqué quand le doute est complet. Durant la première étape qui consiste à recoller l'outrecuidant qui ose dépasser, il s'agit de jeter un coup d'oeil au physique en général et à la musculation des membres inférieurs en particulier. Ensuite c'est selon! Si le gars roule sans casque, bouche fermée, en cuissard long alors qu'il fait trente degrés, avec une IMC inférieure à 20 et en complète tenue Ag2r, il convient de se méfier et d'adopter une attitude attentiste, voire prudente, et même empreinte de "timoritude", au sens Renaudien du terme. Rester dans la roue peut alors être un bel objectif, surtout si l'allure croissante semble indiquer que le routier n'a pas dans ses intentions de vous garder longtemps sur son porte bagage!

En l'occurrence, sur cette montée au col du Rousset ce n'est pas le cas, et si le cycliste est relativement musclé, il ne montre pas un affûtage des mollets outrageusement démoralisant. Dans la roue à 19km/h, je ne résiste pas bien longtemps à mettre une petite accélération "pour voir". Distancé un temps, il semble recoller au train au virage suivant. Bon, maintenant je vais bien voir si je me suis surestimé... et je lance un sprint aussi rageur que vaguement ridicule avant de monter au seuil, à la limite de la rupture. Le Col du Rousset est peu pentu, la route est large et est avalée à une vitesse peu coutumière pour un col alpin. Bref, je me sens presque fort à emmener la plaque relativement facilement entre 20 et 25 km/h et à voir doucement décramponner puis disparaitre ce collègue d'arsouille bien éphémère...



Grande première pour tous les deux, cette journée cyclotouriste sera agrémentée d’une petite salade en terrasse, au milieu des touristes, à regarder les enfants descendre la piste de luge, la situation est quasi irréelle. Tu montes un col, ça fait une heure que tu tournes les jambes perdu dans tes pensées, tu traverses le tunnel et là c’est un autre monde, il y a de l’effervescence, un peu comme l’arrivée à la gare du Montenvers[6] après un WE de grimpe !!

Pour autant, ce n’est pas déplaisant de se poser un peu, surtout que le gros de la journée est derrière nous. On a parcouru la moitié de la distance mais il ne reste plus que 800m de D+, le col d’Herbouilly, et la descente sur Grenoble, à peu de chose près.

Deuxième partie du parcours, deuxième décor. Nous quittons l’environnement méditerranéen du Diois et ses couleurs chaudes pour basculer dans la minéralité vertement boisée du Vercors. Ah, que c’est beau le calcaire ! Le tunnel marque bien la frontière de ces deux mondes si proches et si différents en même temps. Là est toute la beauté, toute la magie de notre planète, de sa géologie, de sa géographie.

On ne le sait pas encore mais le Vercors sera aussi synonyme d’affluence touristique et de la fin de notre relative quiétude.

Les kilomètres défilent jusqu’à la bifurcation de la Gratte où deux possibilités s’offrent à nous : Villard de Lans en direct ou Villard de Lans par la route touristique, c’est à dire par le col d’Herbouilly, dernière difficulté du jour (c’est ce que je pensais mais le faux plat montant pour rejoindre St Nizier me ferra tout aussi mal).

Dès le bas de la côté un troisième larron saute dans ma roue et ne la lâchera pas. Je n’ai pas eu le temps de le voir mais je le sens dans mon dos, il n’a pas l’air capable de me dépasser ni même de vouloir prendre le relais. Comme ça ne va pas trop mal pour moi et que je n’ai pas envie de casser mon rythme pour le laisser passer, je continue mon petit bonhomme de chemin sans m’en préoccuper. Pendant ces quelques kilomètres je vais ressentir ce qu’on appelle l’effet élastique ; dès que la pente se raidit un peu, le gaillard perd le contact et dès que l’inclinaison baisse, il recolle alors que je reste à vitesse plutôt constante, petit plateau et « moulinage ».

Au début, je trouve cette situation assez rigolote voir même flatteuse ; un mec, incapable de me dépasser et qui, d’après Matthieu, tire bien la langue, ça me met un peu de baume au cœur[7].

Ceci dit, ça devient vite lassant voir même assez désagréable car les rampes de ce col sont raides et bien ensoleillées, il fait chaud, les jambes deviennent lourdes et le malotru s’accroche comme un parasite qui en plus de ne pas me relayer, trouble notre binôme.

Petitement, un peu par vengeance de son intrusion dans mon intimité, je lâche à haute voix en faisant mine de parler à Matthieu, que quand même au col, notre compteur affichera 100kms, histoire de l’enfoncer encore plus. J’avoue, c’est un peu méchant mais ça fait du bien. Qu’est-ce qu’on est bête parfois !!

Ce « petit col » n’est pas des plus faciles, les pentes sont raides, la fin est interminable avec sa succession de replats et de coups de cul qui laissent toujours espérer la pancarte tant attendue mais non, c’est encore plus loin. En plus, la circulation est relativement dense sur cette petite route touristique, les voitures et les marcheurs sont autant d’obstacles à éviter générateurs de stress pour moi. Je commence à ressentir la fatigue voir même une certaine lassitude, 100 bornes au compteur et pas loin de 2000m de D+, ça comme à faire.

Elle est où cette foutue pancarte ??

Ah, la voilà !! Dernière ligne droite, j’aperçois Matthieu, APN au poing, prêt à immortaliser le passage du col quand je me fais doubler par le malotru !! Je le sentais revenir comme un boulet, gonflé d’orgueil et d’amour propre. Quelle galanterie, me dépasser sur le fil alors que je le traine depuis le début. Matthieu est outré et moi ça me fait sourire car une scène un peu semblable me revient en tête. C’était en hiver, sur les pistes de ski de St Hilaire qu’on remontait le soir pour se donner un peu de fond, Christophe m’avait dépassée dans un tel élan de fierté 10m sous l’arrivée qu’il lui avait fallu dix bonnes minutes pour dépeauter ! On en avait bien ri et on en parle encore. Ah, les mecs !

Le gaillard a quand même la politesse de lâcher un « bonjour » que j’interprète comme un « merci » non avoué, ce sera mon petit plaisir à moi.


[6]Rien ne peut dépasser la faune exotique du Montenvers !

[7]Le gars était indubitablement au bord de la rupture. Le contraste entre Karo qui semble bien facile (en donnant toujours cette impression qu’elle respire avec le nez !) et du gars sur la corde raide me laisse à penser qu’il ne fallait pas grand-chose (une mini accel’ de 30s) pour que le gars décroche (voire qu’il raccroche … son vélo)



Petite pause au col, soulagement, ravito, quelques mots échangés et petits bisous courage avant d’attaquer la descente que Matthieu me présente comme relativement raide et désagréable. Cool, tout ce que j’aime. Pour me consoler ou me motiver, on programme une pause Coca en terrasse à Villard, la mule est-elle si fatiguée qu’une carotte s’impose ?

En effet, la route n’est pas des plus jolie ni des plus faciles, elle me fait penser à la descente du col du coq côté St Hugues, pas mon meilleur souvenir. Matthieu m’a laissé un peu d’avance mais il tarde bien à me rejoindre, aurais-je fait tant de progrès en descente pour être capable de le semer ? A ma grande déception, je ne suis pas la raison de son retard mais l’APN a « basé » de sa poche, perdu la batterie dans le saut et Matthieu a tenté longuement de la retrouver dans la jungle vercorinne sans succès. A priori, il a survécu mais cette chute signe la fin du reportage photo de cette belle journée, pas grave, l’essentiel a été capturé.[8]

La portion de route pour rejoindre Villard est roulante mais malheureusement pas que pour les vélos, décidément, il y a bien du monde dans le Vercors en ce beau dimanche ensoleillé.

Vu le peuple présent dans le centre de Villard, je n’ai pas du tout envie de m’engager dans ses rues piétonnes, la pause est donc remise à plus tard ; on s’arrêtera à Lans, qu’on est de toute façon obligé de traverser pour rejoindre St Nizier.

Je me fais distancée dans la portion de nationale entre Villard et Lans, je ne suis plus capable de suivre le rythme de Matthieu et d’ainsi profiter de l’aspiration comme j’ai pu le faire au début de cette journée, je termine donc seule, un peu en pilotage automatique.

Une place en terrasse un dimanche d’août ça se mérite[9]. Avant de pouvoir s’asseoir devant un rafraichissement, il faut éviter une dizaine de piétons, anticiper les manœuvres des touristes au volant de leur super char d’assaut (entendez : gros 4x4 de marque allemande pour ne pas faire de pub), slalomer entre les poussettes, trouver une place où déposer le vélo sans qu’il tombe 50 fois en quinze minutes et enfin une chaise….

Toutes ces épreuves réussies, non sans frayeur et poussée d’adrénaline, nous commandons « un coca, un sirop de citron….. et une carafe d’eau, s’il vous plait ». Malgré ma politesse et mon sourire, ce litre d’eau du robinet supplémentaire a l’air, disons le franchement, d’emmerder le serveur. Tanpis pour lui, moi j’ai soif.

Assise là, au soleil, j’avoue à Matthieu que, quand même, je suis un peu fatiguée et pas mécontente que ça descende après St Nizier. Mon dos, mes fesses et mon genou droit applaudissent en chœur cette confidence.

Matthieu, pour limiter son temps de selle, me laisse partir avec un bon temps d’avance, comptant bien me rattraper avant la descente sur Grenoble.

Vu mon allure d’escargot[10], il me rejoint bien plus tôt. En effet, le faux plat montant à la sortie de Lans fait mal, je ne dépasse pas les 15 km/h, à peine plus rapide que pour monter au Rousset et seule, la motivation n’est pas à son comble. Dans sa roue, la vitesse augmente sensiblement et enfin, nous basculons sur la vallée où Grenoble, la douche, un bon repas puis un bon lit nous attendent à bras ouverts.

Les lacets de la descente s’enchainent bien, je négocie mieux les trajectoires et je suis beaucoup moins sur les freins qu’avant ; j’atteindrai même 52km/h, mon record absolu de vitesse. D’après Matthieu qui me suit depuis un bout de temps, je freine systématiquement à 50km/h de façon inconsciente, vu que je ne regarde pas mon compteur.

A chacun ses limites ; les miennes sont atteintes.

Il est 19h lorsque que nous arrivons rue Thiers ; onze heures se sont écoulées depuis notre départ de ce matin. Mon compteur affiche 7h de pédalage, 150kms parcourus, 21 km/h de moyenne. Une journée bien remplie quoi !!

Ultime effort avant le réconfort, les 4 étages[11] qu’il nous reste à gravir avec les vélos.

La fin de journée est plus épicurienne, bonne douche, apéro et dîner en terrasse bien mérité[12]..

Je finis ce récit par une phrase qui m’est familière (pas qu’à moi d’ailleurs, ais-je ouï dire, n’est-ce pas JP ?) : « C’était pas dur puisque je l’ai fait ».

Pour être honnête, j’avais un peu mal partout lundi matin (ce qui m’a valu un massage au boulot, merci Pascale) et j’avais encore les jambes en coton pour monter au refuge de l’Envers samedi donc ce n’était quand même pas si facile…

Par contre, quel plaisir de partager cette belle journée dehors, dans un cadre magnifique avec son amoureux. Merci Matthieu pour tout, vivement la prochaine traversée et le voyage de 2008.[13]

Karo


[8]Et oui, l’inséparable compagnon a encore décidé de prendre la voie des airs, pour un baaaase de toute beauté à plus de 60 km/h, triple loots piqué et recarrénage des coins du boîtier. L'écran n'a rien, ce qui tient du miracle!

[9]C’est sur que cette partie a sans doute était la moins agréable du parcours. Vivement l'automne et le retour de la tranquillité!

[10] Le petit coup de moins bien au bout de 120 kms, c’était tout de même dans l’ordre des choses ! Et je dirai même que si tu ne l’avais pas vécu, cette traversée t’aurais parue un peu plus fade (ou pas)

[11] Insupportables ces 4 étages !! En plus ils doivent mesurés chacun bien 4m50 de haut !

[12] Merci pour ce bon restau « au frais de la Princesse » !

[13] J’espère que ce souvenir sera plus fort que les déconvenues de notre traversée des Balcons de Belledonne et que tu ne perdras pas de si tôt ton enthousiasme à m’accompagner sur deux roues (ni sur deux skis, quatre roues, quatre turboréacteurs…)

Ci-dessous le road book de la journée :